• Conseils pour un professeur au Chili

    Hola gente!

    J'avais cet article en tête depuis pas mal de temps. Dans mon style toujours aussi décousu, je souhaiterais partager mon expérience d'un an au Chili en contrat local, et dresser une petite liste de conseils pour celles et ceux qui souhaitent y exercer le métier d'enseignant. (et merci à Sophie, grâce à ton mail j'ai repris ce petit projet qui était sur le point de s'éteindre)

    Première chose à savoir: Le Chili est un pays où le niveau de prestations sociales est relativement bas. On doit tout payer: éducation, santé, retraite en particulier. Je ne rentrerai pas dans une critique ou comparaison avec notre propre système social. Mais je tiens à dire que vivre ce changement m'a beaucoup apporté. Cela montre une autre manière de vivre et de percevoir le monde dans lequel on vit.

    Observons de plus proche le côté éducation. Bien que le Chili soit un pays laïque, très rares sont les collèges qui enseignent et permettent cette laïcité. La majorité des établissements donnent des cours de religion, et imposent un uniforme. Il faut savoir que l'éducation y est très chère, les étudiants doivent s'endetter lourdement.

    Il y a des établissements privés autonomes, privés subventionnés et publics. Tous ont un même objectif: préparer les élèves à la PSU (prueba selectiva universitaria). C'est un QCM géant, qui permet de classer tous les élèves du pays, et ainsi de pouvoir les orienter vers des filières. Par exemple, ceux qui souhaitent étudier médecine doivent avoir un bon score!

    Les établissements privés autonomes sont les plus chers (les frais de scolarité vont de 150 euros à 400 euros par mois). Mais comme le deuxième adjectif le laisse imaginer, ils sont plus libres dans l'organisation des cours et l'application des programmes. Cependant, le ministère d'éducation chilien maintient un cadre commun à tous les établissements. On y trouve les meilleures conditions de travail et les meilleurs salaires. C'est un peu le même principe pour les établissements subventionnés. Ils sont plus accessibles. Et enfin les établissements publics, avec des conditions qu'on ne peut imaginer en France.

    Certains établissements privés autonomes ont un accord avec l'AEFE : agence pour l'enseigenemt francais à l'étranger. C'est une première piste. Ils maintiennent les programmes chiliens et préparent les élèves pour la PSU (avec des cours en chiliens classiques dans les matières importantes) mais préparent aussi le BAC, et dispensent donc des cours en francais en appliquant les programmes de l'éducation nationale. Il en existe 5: Santiago, Viña del Mar, Curicó, Concepción et Osorno. On peut y enseigner en tant que "résident" ou en contrat local. Pour être résident, il faut déjà être certifié de l'éducation nationale et avoir au moins 3 d'ancienneté en tant que titulaire, et si possible un rapport d'inspection. Il faut postuler directement aux établissements en envoyant un CV, une lettre de motivation et une notice AEFE. Cela se fait en janvier. SI cela fonctionne bien, vous serez en détachement et vous aurez une mission de 3 ans. Vous continuerez à toucher votre traitement en euros et votre avancement continue. Ce sont les meilleures conditions. Ou alors vous pouvez partir en contrat local, et pour cela nul besoin d'être certifié, même si cela représente un avantage considérable. Il faut de même postuler directement aux établissements, et si la réponse est positive, prendre une disponibilité pour convenance personnelle (démarche qui se fait même au mois de mai, par voie hiérarchique). Il faut vraiment se méfier des contrats locaux et bien lire toutes les clauses avant de signer. En général, les conditions sont pas terribles et le salaire plutôt mauvais. Mais c'est une option formidable pour vivre une expérience que je qualifierais d'authentique, car vous travaillerez comme un chilien, et ainsi partagerez leur quotidien. Chaque établissement a son propre site sur lequel il publie les offres d'emploi. Il faut les consulter régulièrement car parfois en cours d'annés un poste se libère!

    La deuxième option, c'est de partir enseigner dans un établissement chilien. Pour cela, il faut une bonne maîtrise de l'espagnol "chilien". C'est impératif, car vous parlerez tout le temps en espagnol. Il faut aussi pouvoir travailler au Chili. Pour cela, demander à l'ambassade du Chili en France un visa vous permettant de travailler. Autre alternative, plus risquée: aller au Chili en achetant un billet d'entrée et de sortie sur le territoire Chilien (très important car sinon on ne vous laisse pas rentrer), et avec votre visa de touriste, valable 60 jours je crois, trouver un emploi. Une fois que vous avez votre contrat de travail, pour irez al extranjería pour demander un visa de travail et une permanence valable 2 ans. Je pourrai détailler plus ici, mais ce serait trop long. Écrivez-moi un message pour plus d'informations. Il faut aussi un diplôme de professeur valable en France, et le faire "legalisar" par l'ambassade du CHili en France. (pour cela ils le traduisent et le tamponnent, ce qui lui donne une validité au Chili). Sans diplôme au Chili, il vous sera impossible d'exercer!!

    Pour l'instant, je me limiterai à cela. Je publierai bientôt un second article plus détaillé sur votre accueil au Chili, histoire de ne pas débourser trop d'argent inutilement les premières semaines. Mais je parlerai aussi du régime de sécurité social chilien et du régime spécial des retraites qu'ils ont, et ainsi vous indiquer certains documents qu'il est impératif d'avoir pour y aller!!!

    Hasta luego!!!

     

    Conseils pour partir enseigner au Chili

    Vue de la baie de Valparaíso (en face) depuis Reñaca. Pensée pour tous mes amis au Chili, en espérant que tout va bien après le séisme du 23/08


  • Commentaires

    1
    Lundi 25 Août 2014 à 15:02

    Merci Nanane!! à très vite! J'ai fait 21 km cette semaine, devine en quelle discipline...

    2
    Pablo
    Lundi 25 Août 2014 à 20:26

    Il est chouette ton article! je le partage avec d'éventuelles personnes intéressées.

     

    T'as fais 21 km de vélo? hé ben! happy

    3
    nanane
    Mardi 26 Août 2014 à 23:06

    En voiture ?

    4
    Sophie
    Samedi 6 Septembre 2014 à 03:45

    Muchas Gracias :)

    5
    Phili
    Lundi 16 Février 2015 à 21:12

    Le Chili est un pays laïque depuis la constitution de 1925: http://es.wikipedia.org/wiki/Constituci%C3%B3n_Pol%C3%ADtica_de_la_Rep%C3%BAblica_de_Chile_de_1925#Principales_objetivos


    Sinon le pays n'est plus un pays libéral depuis la réforme fiscale et la réforme éducative.

    6
    Lundi 16 Février 2015 à 23:27

    Merci Phili pour tes précisions. En effet la séparation de l'Eglise et de l'Etat est dans la constitution, ce qui m'a surpris, et donc c'est un pays laïque. Mais il y a peu de collèges "laïques". Beaucoup sont catholiques, par leurs noms, leurs uniformes, et je suppose aussi leurs enseignements. Le collège français de Valparaiso, lui aussi donne des cours de religion! Bon d'accord, ils ne sont pas obligatoires.

    Pour le côté libéral, j'ai modifié mon article en précisant que c'est le niveau des prestations sociales qui est très bas: salaire minimum très bas, 45h par semaine, assurance maladie qui ne couvre rien, retraite misérable qui oblige les gens à continuer le boulot...et les retraites sont capitalisées, tu peux choisir différentes formules, risquée et économique ou sûre mais coûteuse. On peut tomber d'accord sur le fait que c'est loin d'être un état social, bien que la présidente soit dite "socialiste". 

    Effectivement l'année 2014 a vu naître la réforme fiscale. Mais le salaire minimum étant si bas, je suppose que cette fiscalité s'adressera principalement aux hauts revenus. J'attends de voir... Et cet argent servirait le financement de l'éducation gratuite pour tous? On peut toujours rêver.. C'est un business qui rapporte! Je veux bien retirer le mot "libéral" pour effectivement me mettre à jour,  mais l'esprit du libéralisme englobe toujours le Chili.

    à bientôt par ici et encore merci pour ton commentaire qui maintient en vie le blog...

    hasta luego!

     

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